Le secteur du jeu vidéo est l’un des fleurons de la création française. Mais derrière chaque succès, il y a des années de recherche, de développement et des budgets considérables. Pour soutenir cette industrie, l’État a mis en place un dispositif fiscal spécifique : le crédit d’impôt en faveur des entreprises de jeux vidéo (CIJV).
Qui peut en bénéficier ?
Le CIJV s’adresse aux studios de développement établis en France, soumis à l’impôt sur les sociétés (IS) ou à l’impôt sur le revenu (IR), et titulaires d’un agrément délivré par le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée).
Autrement dit : seules les entreprises de création de jeux vidéo agréées, respectant la législation sociale en vigueur, peuvent prétendre au dispositif.
Quels jeux sont éligibles ?
Pour ouvrir droit au crédit d’impôt, un jeu vidéo doit :
- être un logiciel de loisirs scénarisé, accessible sur support physique ou en ligne ;
- afficher un coût de développement ≥ 100 000 € ;
- être destiné à une commercialisation effective (gratuite ou payante) ;
- et respecter un barème de points qui évalue :
- la contribution du jeu à la création française et européenne (qualité, originalité, diversité, innovation),
- la participation d’auteurs et collaborateurs ressortissants de l’UE ou de l’EEE,
- le respect de conditions spécifiques pour les jeux adultes.
🚫 Les jeux contenant des séquences pornographiques ou de très grande violence sont exclus du dispositif.
Comment fonctionne le dispositif ?
Le crédit d’impôt représente 30 % des dépenses éligibles, dans la limite de 6 M€ par an et par entreprise.
Sont notamment retenus :
- les amortissements des immobilisations affectées directement au développement ;
- les rémunérations des auteurs et leurs charges sociales ;
- les salaires et charges sociales des équipes créatives, techniques et administratives dédiées ;
- certaines dépenses de sous-traitance réalisées en France ou dans l’UE (plafonnées à 2 M€).
À noter : les subventions publiques perçues sont déduites des dépenses éligibles.
Quelle démarche administrative ?
Deux étapes clés :
- L’agrément provisoire délivré par le CNC (avant ou au début du projet).
- L’agrément définitif à l’achèvement du jeu, avec dépôt d’un dossier comprenant notamment un document certifié par un commissaire aux comptes détaillant coûts et financements.
Côté déclaratif, les entreprises doivent remplir la déclaration 2079-VIDEO-SD, puis reporter le crédit d’impôt sur la 2069-RCI. Pour les sociétés à l’IS, il est ensuite imputé sur le relevé de solde (2572).
Pourquoi c’est stratégique ?
Dans une industrie où les investissements sont lourds et les retours parfois incertains, le CIJV est un instrument de financement puissant :
- il réduit significativement le coût de développement,
- il améliore la trésorerie des studios,
- il renforce l’attractivité de la France dans un marché mondial très compétitif.
Conclusion
Le crédit d’impôt jeux vidéo n’est pas seulement un avantage fiscal, c’est un véritable levier de compétitivité pour les studios français. Bien utilisé, il permet de sécuriser les financements, d’accélérer le développement des projets et de soutenir la création artistique.
Chez TREVYS, nous accompagnons les entreprises du secteur dans :
- l’éligibilité et la préparation des dossiers d’agrément,
- la structuration et le suivi des coûts de développement,
- la sécurisation des dépenses éligibles pour maximiser le crédit d’impôt.