La fraude au fournisseur est un véritable fléau pour les entreprises. Usurpation d’identité, modification frauduleuse du RIB, piratage de messageries… Les techniques des fraudeurs sont de plus en plus sophistiquées et reposent sur une arme redoutable : l’ingénierie sociale.
Avec l’obligation progressive de la facturation électronique, certains pourraient penser que ces fraudes appartiendront bientôt au passé. Mais en réalité, la réponse est plus nuancée : la facturation électronique ne remplace pas nos contrôles internes existants. Elle ajoute une couche de sécurité supplémentaire, mais ne nous dispense pas d’adopter des bonnes pratiques pour se prémunir contre ces attaques.
Comprendre la fraude au fournisseur
Le principe est simple : un fraudeur se fait passer pour un fournisseur légitime en usurpant son identité. Il envoie un email ou passe un appel pour informer d’un prétendu changement de RIB. L’entreprise, pensant régler une facture due, effectue alors un virement vers un compte frauduleux. En une transaction, des dizaines voire des centaines de milliers d’euros peuvent disparaître.
La facturation électronique : une solution, mais pas une fin en soi
L’arrivée des plateformes de facturation électronique et des Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) va indéniablement renforcer la traçabilité des échanges et la fiabilité des informations. L’enregistrement des factures dans un environnement contrôlé limite les risques de fraude documentaire et d’interception des flux financiers.
Cependant, cela ne règle pas tout. Un fraudeur ne s’attaque pas seulement aux outils numériques, mais exploite aussi les failles humaines et organisationnelles. Il cherchera toujours à contourner les dispositifs en place.
Faut-il revoir nos processus ?
Pas forcément, mais il faut les renforcer et les adapter.
La facturation électronique permet d’intégrer des contrôles métiers plus robustes sur le cycle de vie des factures, mais elle ne remplace pas les vérifications fondamentales :
✔ Valider chaque changement de RIB auprès d’un contact identifié via un contre-appel sur un numéro officiel.
✔ Sensibiliser les équipes financières aux techniques d’ingénierie sociale.
✔ Sécuriser les accès aux systèmes de facturation et surveiller les connexions suspectes.
✔ Utiliser des solutions de contrôle automatisé pour détecter les changements d’IBAN douteux.
✔ Ne jamais valider une opération sous pression.
Que faire en cas de fraude ?
Si malgré tout une fraude est détectée, la réactivité est clé :
1️⃣ Alerter immédiatement la direction et les équipes financières.
2️⃣ Contacter la banque pour tenter de bloquer ou récupérer le virement.
3️⃣ Porter plainte auprès des autorités.
Conclusion
La facturation électronique est une avancée majeure en matière de digitalisation et de lutte contre la fraude, mais elle ne remplace pas la vigilance humaine et les contrôles internes. Loin d’être une solution magique, elle doit s’intégrer dans une stratégie globale de sécurisation des paiements fournisseurs.
Adopter la facturation électronique, c’est bien. L’associer à des processus de vérification robustes, c’est mieux.